Les oignons sont exposés à toute une gamme de maladies, d’affections ou de ravageurs. La plupart des maladies sont causées par des champignons ou des bactéries tandis que les affections peuvent être dues à de mauvaises conditions météorologiques, à des polluants atmosphériques, aux conditions de sol, à un déséquilibre nutritionnel et à des pesticides.
Il est très important de savoir reconnaître les maladies ou les ravageurs de l’oignon dès les premiers symptômes afin d’être en mesure d’adopter des stratégies de gestion efficaces. Une surveillance rigoureuse de la culture permet d’être alerté à temps. Une connaissance du champ et des cultures passées peut fournir d’excellents indices des risques de maladies et d’affections. Une analyse du sol pour déterminer son pH, sa salinité et sa teneur en éléments nutritifs peut aussi s’avérer fort utile.
Les principales maladies de l’oignon
Viroses:
Le nanisme jaune de l’oignon ou la bigarrure de l’oignon est une maladie due au Onion yellow dwarf virus. Sur les feuilles basales et sur les hampes florales apparaissent des striations irrégulières de couleur vert-foncé/ vert-jaunâtre. Sur les feuilles gravement attaquées il y a «des cloques en creux». Ainsi, le symptôme «patte d’araignée» est présent aux plantes malades (les feuilles se déforment en s’inclinant vers le sol). Les plantes restent naines et les bulbes restent fermés, mais sans atteindre leur taille normale. Le virus est transmis des plantes infectées à des plantes saines par de nombreuses espèces de pucerons, par les bulbes à semer, les oignons à repiquer et les semis d’oignons infectés. Le virus n’est pas transmis par les graines. L’agent pathogène attaque toutes les plantes de la famille des liliacées (oignon, ail, poireau).
Méthodes de lutte:
-l’utilisation des bulbes à semer, des oignons à repiquer et des semis d’oignons sains et des variétés d’oignons tolérantes à ce virus;
-l’application d’insecticides pour lutter contre la population de pucerons;
-l’élimination des plantes infectées aide à réduire l’incidence de ce virus.
Phytoplasmoses:
Le phytoplasme de la jaunisse de l’oignon (syn. Phytoplasme de la jaunisse de l’aster). Les premiers symptômes foliaires apparaissent à la base des jeunes feuilles sous forme de stries jaunes et vertes. Les feuilles atteintes s’aplatissent, se tordent, s’entrelacent et finissent par jaunir. Dans les cultures semencières, l’inflorescence a l’aspect d’une «étoile éclatée», avec des pédicelles allongés et des fleurs déformées. Au lieu de graines, à l’intérieur des fleurs se forment de petits bulbes. La maladie est transmise par la cicadelle de l’aster, Macrosteles quadrilineatus.
Méthodes de lutte:
-l’élimination des plantes infectées;
-l’application d’insecticides pour lutter contre la population des cicadelles: Confidor Energy, Actara 25 WG, Mospilan 20 SG, Nurelle D.
Bacterioses:
La pourriture molle bactérienne est causée par la bactérie Erwinia carotovora pv. carotovora. La bactérie peut infecter les plantes en plein champ avant la récolte. Les feuilles flétrissent et puis sèchent. Le centre du jeune bulbe est gras, visqueux et dégage un odeur nauséabonde. La maladie touche surtout les bulbes adultes durant le stockage ou le transport. Ils prennent d’abord un aspect humide et une couleur du gris pâle au blanc. Au fur et à mesure que la maladie progresse, les bulbes atteints ramollissent et l’intérieur du bulbe se décompose. Si on presse un bulbe malade, on voit sortir un liquide aqueux épais, malodorant.
Les principales sources de maladie sont les sols et les résidus de cultures contaminés. Les bactéries sont disséminées par l’eau (les éclaboussures d’eau de pluie, l’eau d’irrigation), mais elles ne peuvent pénétrer dans les bulbes que par des blessures mécaniques ou brûlures causées par le soleil. Les asticots de la mouche de l’oignon peuvent aussi transporter cet agent pathogène. La maladie est favorisée par des conditions chaudes et humides (20-30°C).
Méthodes de lutte:
-evitez l’irrigation par aspersion;
-luttez contre les insectes nuisibles comme la mouche de l’oignon;
-appliquez des traitements avec des produits à base de cuivre: Bouillie bordelaise, Champ 77 WG, Copernico Hi Bio, Funguran OH 50 WP, Melody Compact 49 WG.
Mycoses:
Le mildiou de l’oignon est causé par le champignon Peronospora destructor. Des taches allongées de couleur blanche ou jaune sont les signes précurseurs souvent observés à l’extrémité des feuilles. Lorsque les conditions sont favorables (climat humide), elles se recouvrent d’un duvet gris violacé. Les taches se multiplient, les feuilles brunissent rapidement, puis se dessèchent et deviennent cassantes. Le champignon pathogène reste dans le sol et peut infecter les nouvelles plantes. Le mildiou se développe en foyer, mais peut évoluer rapidement et se répandre sur toute la parcelle cultivée. La maladie apparaît le plus souvent entre juin et août, durant les périodes chaudes et humides et par temps orageux.
Méthodes de lutte:
-respectez un programme d’hygiène rigoureux pour le matériel, les outils et les gens;
-effectuez une fertilisation rationnelle;
-pratiquez la rotation des cultures (attendez 3 ans au moins avant de planter des oignons au même emplacement);
-appliquez des traitements avec Polyram DF, Dithane M45, Acrobat MZ 90/600 WP, Aliette 80 WG, Equation Pro, Acrobat MZ 90-600 WP.
La pourriture grise est causée par Botrytis alii. L’attaque de ce champignon pathogène se caractérise par la présence d’un feutrage gris sur les parties atteintes. Sur les feuilles se développent des taches brunes, puis une pourriture visqueuse. Cette moisissure gris foncé atteint les bulbes et évolue vers le cœur du bulbe. Ils prennent une coloration orange jaunâtre ou brune. L’agent pathogène hiverne sous forme de mycélium sur les débris végétaux ou de sclérotes dans le sol. Les spores du champignon se transmettent facilement avec le vent et les éclaboussures de gouttes d’eau. Une humidité élevée (proche de 90%) est favorable à son développement.
Méthodes de lutte:
-maintenez le sol propre autour des plantes;
-pratiquez la rotation des cultures (attendez 3 ans au moins avant de planter des oignons au même emplacement);
-effectuez une fertilisation rationnelle;
-évitez de planter trop serré pour une bonne aération des plantes;
-appliquez des traitements avec Bravo 500 SC, Rovral 500 SC, Teldor 500 SC, Switch 625 WG.
La pourriture blanche, produite par le champignon Sclerotium cepivorum. Au début, les feuilles plus anciennes sont affectées. Elles jaunissent et deviennent flasques, tombent sur le sol et dépérissent. Par la suite, un feutrage mycélien blanc et épais recouvert de points de sclérotes noirs recouvert les parties atteintes par cette pourriture. L’agent de la pourriture blanche est sous l’influence de température. La maladie se developpe rapidement par temps frais (20ºC) et lorsque l’humidité du sol est peu élevée.
Méthodes de lutte:
-des mesures méticuleuses d’hygiène;
-la fertilisation rationnelle;
-l’utilisation des bulbes à semer, des oignons à repiquer et des semis d’oignons sains et des variétés d’oignons tolérantes à ce virus;
-l’élimination des plantes infectées;
-après la récolte, éliminez tous les résidus de cultures et tous les matériels utilisés durant la production. Les débris végétaux infectés peuvent être brûlés, enterrés ou jetés dans une décharge;
-des traitements avec Rovral 500 SC, Orius 25 EW, Switch 625 WG, Zamir 40 EW, Ortiva 250 SC.
La rouille des Alliacées est causée par Puccinia allii. On trouve l’aspect caractéristique des pustules sur les feuilles, qui prennent une couleur orange vif à brun et sèchent. Les dégâts sont relativement négligeables. L’agent pathogène est favorisé par de fortes humidités. Il se développe à une température optimale de 18ºC.
Méthodes de lutte:
-l’élimination des plantes infectées;
-la rotation des cultures (attendez 3 ans au moins avant de planter des oignons au même emplacement);
-l’utilisation de variétés d’oignons résistantes;
-la fertilisation rationnelle;
-après la récolte, éliminez tous les résidus de cultures et tous les matériels utilisés durant la production. Les débris végétaux infectés peuvent être brûlés, enterrés ou jetés dans une décharge;
-des traitements avec Score 250 EC, Ortiva 250 SC, Polyram DF.
La fusariose de l’oignon, produite par le champignon Fusarium oxysporum var cepae. La maladie s’installe à l’extrémité des feuilles, le premier symptôme étant le jaunissement. Ensuite, le limbe aplati se ride et les racines sont réduites et prennent une couleur rose puis marron foncé. Une pourriture touche le plateau du bulbe et s’étend aux écailles et leur donne une couleur brune. Après la récolte, suivant l’humidité du sol, peut apparaître une pourriture molle ou sèche. Un dommage considérable peut s’ensuivre lors de la conservation pour la commercialisation.
Méthodes de lutte:
-l’utilisation de variétés d’oignons résistantes;
-l’utilisation des bulbes à semer, des oignons à repiquer et des semis d’oignons sains et des variétés d’oignons tolérantes à ce virus;
-des traitements avec Topsin 70 WDG si Topsin 500 SC. Préparez une solution de 0,05 – 0,1% (5 ou 10 g pour 10 litres d’eau) et pulvériser chaque plante avec 0,5 l (de la solution).
La tache pourpre est causée par le champignon Alternaria porri. Les plantes peu vigoureuses ou atteintes d’autres maladies et les feuilles plus vieilles sont plus à risque d’être infectés par cette maladie. La tache pourpre se caractérise par de petites taches brunes avec un centre de couleur pourpre. Sous des conditions favorables, les taches forment des lésions ovales de teinte pourpre qui présentent des anneaux concentriques. Les périodes de temps chaud (18 – 30 °C) et humide sont propices à la propagation de la tache pourpre.
Méthodes de lutte:
-pratiquez la rotation des cultures (attendez 3 ans au moins avant de planter des oignons au même emplacement); pratiquer la rotation avec des plantes non-hôtes (carotte, céleri, laitue);
-appliquez des traitements avec Polyram DF, Dithane M45, Acrobat MZ 90/600 WP, Aliette 80 WG, Equation Pro, Acrobat MZ 90-600 WP;
-surveillez et maîtrisez les niveaux de population de thrips de l’oignon;
-récoltez les oignons par temps sec et lorsque les parties aériennes sont sèches afin de prévenir l’introduction de la maladie dans l’entreposage.
Les principaux ravageurs de l’oignon:
Les thrips (Thrips tabaci). Sur les feuilles apparaissent des taches claires formées de petits points blancs. D’autres symptômes: des taches sur le pétales, des boutons floraux avortés, le raccourcissement des entre-nœuds sur les jeunes pousses. Les bulbes perdent une partie de leurs réserves et deviennent brun-noirâtre. Le thrips est le vecteur du Tomato Spotted Witt Virus (TSWV).
Contrôle:
-des traitements avec Mospilan 20 SG (1.5 gr/ 6 l apa), Actara 25 WG (0.2 kg/ha), Confidor Energy (1.3 l/ha), Faster 10 CE (2 ml in 6.6 l apa), Karate Zeon 50 CS.
L’anguillule des céréales et des bulbes (Ditylenchus dipsaci) ou le nématode des tiges et des bulbes. C’est un nématode très nuisible, qui attaque de nombreuses espèces végétales, cultivées ou spontanées: des bulbes ornementaux, mais aussi des graminées, des légumineuses, les Allium, les pommes de terre ou diverses espèces de mauvaises herbes. Les jeunes plants d’oignon se renflent à la base et les feuilles se déforment. Plus tard, les bulbes sont boursouflés et craquelés.
Contrôle:
-la rotation des cultures (attendez 4 ans au moins avant de planter des oignons au même emplacement);
-l’élimination des plantes infectées;
-l’utilisation de variétés d’oignons résistantes;
-des traitements au sol avec Force 1.5 G (15 kg/ha) ou Basamid Granules.
La criocère de l’oignon (Lilioceris merdigera) est un coléoptère très reconnaissable à sa couleur rouge. Les adultes sortent d’hibernation dès avril-mai. Ils se nourrissent quelque temps puis les femelles s’accouplent et commencent à pondre à la fin du mois de juin; leurs œufs sont déposés à la face inférieure des feuilles. Les larves consomment les feuilles, y pratiquant des échancrures et des perforations sur les feuilles, souvent parallèlement aux nervures.
Contrôle:
-des traitements avec Decis Mega 50 , Faster 10 CE, Kaiso Sorbie 5 WG, Mavrik 2 F, Pyrinex 48 EC.
La mouche de l’oignon (Delia antiqua). Les pupes hivernent dans le sol. Les œufs sont déposés en petit groupe de 10 à 15 au pied des plantes. Au bout d’une semaine les jeunes larves pénètrent entre les feuilles ou à la base du bulbe au niveau des racines. On constate, peu après, le flétrissement et la pourriture des plantes par l’action des bactéries Bacillus carotovorum. Les larves s’alimentent des tissus en décomposition. Les larves peuvent être parasitées par des nématodes Mermithidae ou dévorées par le coléoptère Staphylinidae Aphaereta minuta.
Contrôle:
-après la récolte, éliminez tous les résidus de cultures;
-effectuez des labours profonds à l’automne;
-appliquez des traitements avec: Decis Mega 50, Confidor Energy, Calypso 480 SC, Karate Zeon 50 CS.
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